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Esprits Sylvestres

Les esprits sylvestres sont des esprits présents dans de nombreuses mythologies et censés habiter dans les forêts et dans les arbres

Esprit Sylvestre

Lumineux

50cm

CHIMÈRES

La Chimère, créature malfaisante

Fille de Typhon et d’Echydna la vipère, la Chimère est une créature malfaisante, une sorte de dragon cracheur de flammes à tête de lion, corps de chèvre et queue de serpent. Dans la Grèce Antique, elle commettait des ravages en Lycie, décimant le peuple et le bétail, jusqu’au jour ou le Roi Iobatès ordonna à Bellérophon de l’anéantir. Chevauchant le cheval volant Pégase, il vint à bout de la créature en lui décochant des flèches à pointes de plomb qui lui traversèrent la carapace, fondirent dans son corps et la tuèrent.

Le terme chimère désigne les créatures « composites » possédant les attributs de plusieurs animaux, mais aussi les rêves fous et les fantasmes, dans l’absolu complètement utopiques.

Histoire des Cabinets de Curiosités

Les cabinets de curiosités marquèrent une étape vers une appréhension plus scientifique du monde. Apparus à la Renaissance en Europe (studiolo en italien, Wunderkammer en allemand), leurs collections, souvent ouvertes à la visite, formèrent par la suite le noyau des musées, muséums et jardins botaniques qui les remplacèrent peu à peu. Ainsi, l’Ashmolean Museum d’Oxford ouvrit en 1683, présentant les collections des cabinets des Tradescant, père et fils, et celles d’Elias Ashmole. Celui-ci établit clairement le lien entre les collections de spécimens et la connaissance scientifique : « Parce que la connaissance de la Nature est très nécessaire à la vie humaine, à la santé et aux conditions qui la permettent, et parce que cette connaissance ne se peut si bien trouver et ne peut être si utilement atteinte sans connaître et approfondir l’histoire naturelle ; et qu’à cette fin il est indispensable d’examiner des spécimens, en particulier ceux qui sont d’une constitution extraordinaire, ou utiles en médecine, ou qui peuvent être mis au service de l’industrie ou du commerce : moi, Elias Ashmole, par passion pour cette branche du Savoir pour laquelle j’ai éprouvé le plus vif plaisir, ce qui reste encore vrai aujourd’hui ; cause pour laquelle j’ai aussi amassé une grande variété de corps composés et de corps simples, et en ai fait don à l’université d’Oxford […] » ('Statutes Orders & Rules, for the Ashmolean Museum, in the University of Oxford')b

De même, à Londres, la Royal Society (fondée en 1660) avait commencé à se constituer une collection en achetant le cabinet de « raretés naturelles » de Robert Hubert. C’est en 1669 qu’elle prit la décision de compléter ses collections de manière plus systématique en commençant à réunir un herbier exhaustif des îles britanniques. Au début du xviiie siècle, le prince électeur de Saxe Frédéric Auguste I, dit Auguste le Fort, transforma les salles de son trésor, le Grünes Gewölbe, en musée public. Enfin, alors que le jardin botanique de Pise existait déjà depuis 1544, il fut imité à la fin du siècle, puis au début du suivant, à Strasbourg, Montpellier, puis Paris.

Ces Cabinets pouvaient être prestigieux.

C'était le cas des studioli italiens des d’Este (le Studiolo de Belfiore date de 1447), ceux des Montefeltro vers la fin du siècle, des Médicis au siècle suivant, sans oublier ceux des familles Gonzague, Farnese, ou Sforza.

Le Cabinet d’art et de merveilles ("Kunst- und Wunderkammer") de Archiduc Ferdinand II. (Tyrol) (1529-1595) dans le Château d’Ambras, Innsbruck en Autriche. Un des plus riches et célèbres et la seule Kunstkammer de la renaissance qui s’y trouve toujours au bâtiment originaux. Le château d’Ambras est par conséquent le plus ancien musée du monde.

Le cabinet de Rodolphe II de Habsbourg au château de Prague fut l’autre des plus riches et célèbres, à voir aujourd'hui dans le Kunstkammer du Kunsthistorisches Museum Wien, Autriche.

Le Cabinet de merveilles Grünes Gewölbe (« la Voûte verte ») d’Auguste le Fort, au Château de la Résidence de Dresde, Allemagne, mis en place entre 1723 et 1729., qui remonte à l'origine au Maurice de Saxe (1521- 1553).

Frédéric III (1452-1486) et son fils Maximilien Ier (1459- 1519) avaient le leur. En effet des Schatzkammern (trésors médiévaux) et pas encore de Kunstkammern (Cabinets de curiosités de la Renaissance et du baroque).

En France, Charles V (1337-1380) fut collectionneur, le duc Jean Ier de Berry (1340-1416) fut amateur d'œuvres d'art et bibliophile.

François Ier (1494-1547) eut un cabinet à Fontainebleau. Il fit d’André Thevet son cosmographe. Celui-ci, en rentrant du Brésil, écrivit Les Singularités de la France Antarctique (1557) comportant une description de différentes plantes et plus de quarante gravures (flore, faune, rituels des Tupinamba). Henri IV (1553-1610) eut un cabinet des singularités au palais des Tuileries, et un autre à Fontainebleau. Jean Mocquet lui rapporta notamment de ses voyages de nombreuses plantes exotiques qui, si elles avaient résisté au voyage, étaient replantées dans le jardin du Louvre. Il introduisit en France le goût de la botanique exotique.

De Gaston d’Orléans (1608-1660), frère de Louis XIII, Bonnaffé nota que « Relégué à Blois, le Duc … forma dans ses jardins un musée de plantes vivaces indigènes et exotiques. Le tout fut légué à Louis XIV, et réparti plus tard entre le Louvre et le Jardin du roi »7. On connaît précisément les plantes qu’il cultivait et l’évolution de son jardin grâce aux catalogues8 rédigés par ses botanistes Abel Brunier, puis Robert Morison. En outre, Gaston d’Orléans fit venir des peintres de fleurs à Blois. Daniel Rabel pourrait être le premier d’entre eux, en 1631 et 1632. Le plus célèbre, qui fut ensuite peintre en miniature de Louis XIV, est Nicolas Robert. Rabel et Robert ont notamment laissé des peintures de tulipes, en pleine période de tulipomanie.

Les intailles, camées, médailles (et sculptures antiques ?) du cabinet de Gaston d’Orléans sont aujourd’hui au département des Monnaies, Médailles et Antiques de la Bibliothèque nationale de France) ; les livres à la Bibliothèque nationale ; et les vélins de N. Robert dans la collection des vélins du roi au Muséum national d'histoire naturelle.

On possède une description précise du contenu du cabinet de Louis-Pierre-Maximilien de Béthune, duc de Sully (1685-1761)9.

La passion des plantes exotiques se prolongea jusqu’au début du xixe siècle avec Joséphine de Beauharnais (1763-1814), qui fit de la Petite Malmaison un jardin d'acclimatation comprenant une grande serre chaude. Elle apporta également son soutien actif aux peintres de plantes et d’animaux. Pierre-Joseph Redouté fut son peintre officiel, après avoir été celui de Marie-Antoinette.

Il n’y eut pas de collectionneurs de rang aussi éminent au Royaume-Uni, néanmoins le baronnet Hans Sloane (1660-1753), naturaliste, racheta de nombreux cabinets privés et constitua une riche collection de plantes qui fut mise à la disposition de John Ray avant d’être offerte à la nation afin d’être présentée au public (British Museum, 1759, puis Musée d'histoire naturelle de Londres, 1881).

Edmond Bonnaffé (1825–1903) nota que « En effet, à côté des grandes seigneurs de Paris et des villes principales, adorateurs exclusifs du grand art, se formait une armée d'hommes modestes et clairvoyants qui recueillaient, petit à petit, les miettes de la curiosité. C'étaient des médecins, des chanoines, des apothicaires... »10 Sans abandonner tout projet d’éblouir le public par le faste des œuvres d’art présentées ou de l’étonner par la présentation d’objets insolites, voire monstrueux, les propriétaires aux moyens plus modestes constituèrent bien souvent des cabinets d’histoire naturelle qui eurent souvent une influence scientifique, en partie grâce à la publication de leurs catalogues illustrés.

Parmi les cabinets contenant des « miettes de curiosités », on pourra mentionner :

Michel Tiraqueau, fils d’André, possédait à Fontenay-le-Comte un cabinet décrit en versc, en 1566, par son neveu, le rival de Ronsard, André de Rivaudeau :

Mais un autre dira le merveilleux ouvrage

Lequel tu as reçu d’Apollon en partage.

Ce grand livre où tu fais à ton divin regard

Les faits de la Nature imiter par son art.

Ou au plus près du vif il te peint cinq cent plantes.

Michel Tiraqueau possédait donc un herbier peint de 500 plantes11.

Bernard Palissy posséda un cabinet qu’il mentionne dans sa dédicace au "Sire Anthoine de Ponts" au début de Discours admirables de la nature des eaux et fontaines ... (1580)12: il l’avait constitué afin de réunir des preuves des faits qu’il défendait au sujet notamment des fossiles, qui étaient, selon lui, des débris d’animaux. On peut noter aussi qu’il oppose son approche en contact direct avec la réalité étudiée à celle des « philosophes » reconnus qui trouvaient leur science dans des livres écrits en latin.

Paul Contant. (1562-1629) possédait un jardin botanique avec un cabinet d’histoire naturelle. En 1609, il publia un poème intitulé Le Jardin, et Cabinet poétique. Il y évoque les plantes qu’il cultive, les plus prisées par les collectionneurs, et chante leurs avantages. En outre, il chante plusieurs animaux qu'il collectionne aussi. Le poème est accompagné de gravures et d’un index. Contant possède en outre de riches herbiers de plantes exotiques.

Le médecin suisse Félix Platter (1536-1614) avait un cabinet d'histoire naturelle, un herbier (en partie conservé à l'Université de Berne) et une collection d'instruments de musique. C'est probablement par l'intermédiaire de Guillaume Rondelet (1507-66) dont il suivit les cours à Montpellier qu'il apprit la technique de séchage des plantes mise au point en Italie par le médecin et botaniste Luca Ghini (1490-1556).

Le Danois Ole Worm (1588-1654) posséda un cabinet d’histoire naturelle comportant également des pièces ethnographiques. Un inventaire (Museum Wormianum) illustré de gravures fut publié en 1655. Il utilisa ses collections comme point de départ pour ses explorations en philosophie naturelle. Il en eut également une approche empirique qui le conduisit à nier l’existence des licornes et à établir que leurs cornes devaient être attribuées aux narvals. Sur d’autres points, Worm continua à croire à des faits finalement inexacts. Après sa mort ses collections furent intégrées à celles du roi du Danemark Frédéric III.

Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637) possédait un cabinet et un jardin d’acclimatation à Aix-en-Provence. On possède encore deux inventaires, et plusieurs dessins d’objets d’art.

Le Cabinet du roi (classé ici parce qu’il ne comprenait pas d’œuvres d’art fastueuses, conservées ailleurs) fut créé en 1633 au Jardin du roi, qui devint ensuite le Jardin des plantes de Paris. Le cabinet fut agrandi et enrichi par Buffon, qui dirigea la publication de l’Histoire Naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roi. Les collections du cabinet sont à la base des collections actuelles du Muséum national d'histoire naturelle et du musée de l'Homme, à Paris.

Athanasius Kircher (1602–1680) constitua le musée Kircher créé en 1651 après le don d’un cabinet de curiosités. Le musée a disparu, mais il reste deux catalogues illustrés.

Georg Everhard Rumphius (1627-1702) eut un cabinet dont le catalogue illustré (D'Amboinsche Rariteitkamer) parut en 1705.

Frederik Ruysch (1638-1731), constitua un cabinet de curiosités anatomiques acquis par Pierre le Grand et qui est, en partie, à l'origine du Musée d'ethnographie et d'anthropologie de l'Académie des sciences de Russie, avec les collections d’Albertus Seba (1665-1736), qui publia à partir de 1734 un Thesaurus comportant plusieurs centaines de gravures animalières (à voir à la Bibliothèque royale de La Hague).

René-Antoine Ferchault de Réaumur (1683-1757) assembla le plus grand cabinet de France, surtout consacré aux espèces animales, en particulier à l’ornithologie. À la mort de Réaumur, Buffon réussit à obtenir ses collections et à les intégrer dans le cabinet du roi.

Le cabinet de curiosités de Joseph Bonnier de La Mosson (1702-1744), dans l'hôtel du Lude, au 58 rue Saint-Dominique, à Paris, était exemplaire en ce qu’il était très structuré. Par ailleurs, on pouvait y voir un coquillier, meuble servant à ranger et présenter des coquilles (de mollusques). Une partie des armoires se trouve aujourd’hui à la médiathèque du Museum.

Vers 1760, James Darcy Lever (1728-1788) commença à amasser une immense collection. Il acheta le cabinet de Johann Reinhold Forster (1729-1798) quand celui-ci, privé du soutien du gouvernement, fut ruiné. En 1774, il ouvrit musée à Londres, mais fut à son tour ruiné et ses collections dispersées dans l’indifférence du gouvernement. À la même époque, Joseph Banks (1743-1820) développait aux Jardins botaniques royaux de Kew la culture des plantes indigènes et exotiques utiles au progrès économique.

Le médecin et naturaliste alsacien Jean Hermann (1738-1800) créa à partir de 1768, à Strasbourg, un cabinet d'histoire naturelle riche d'un grand nombre d’animaux naturalisés et de plantes séchées. Ses collections et sa bibliothèque, riche de 20 000 volumes, sont à l'origine du Musée de minéralogie de Strasbourg et du Musée zoologique de la ville de Strasbourg, où son cabinet d'histoire naturelle a été recréé. Hermann dirigeait en outre le jardin botanique.

Le premier museum de Cherbourg, ouvert en 1832 et devenu plus tard Muséum Emmanuel-Liais, fut conçu autour des collections du cabinet d’un savant local, enrichies d’objets légués par les grandes familles locales, et des collections de savants normands ou ayant des attaches normandes réunis au sein de la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg tels que Louis Corbière et Emmanuel Liais. Liais avait dans sa propriété un jardin botanique (fondé en 1878).

Aux XXe et XXIe siècles, un intérêt nouveau se manifeste pour les cabinets de curiosité, de la part d’artistes comme André Breton ou Christophe Conan (Nature vivante): « Animaux des abysses » est exposé au musée de Vernon. Des expositions sont organisées dans l’ancien cabinet du château de La Roche-Guyon et dans les salles du château d’Oiron.

Critique des cabinets de curiosité

L'un des premiers critiques fut Roemer Visscher qui nota au-dessus d'une gravure (la quatrième de l'ouvrage) représentant des coquilles qu'« Il est étrange de voir pour quelles choses un fou dépense son argent. »

Descartes

Règles pour la direction de l’esprit (1628), règle IV :

« Les hommes sont poussés par une curiosité si aveugle, que souvent ils dirigent leur esprit dans des voies inconnues, sans aucun espoir fondé, mais seulement pour essayer si ce qu’ils cherchent n’y serait pas ; à peu près comme celui qui, dans l’ardeur insensée de découvrir un trésor, parcourrait perpétuellement tous les lieux pour voir si quelque voyageur n’y en a pas laissé un... »

Descartes en déduit la nécessité d’une méthode. [Il ne parle pas des cabinets, mais des écoles, dont l’enseignement est mal conçu.]

La Bruyère

Jean de La Bruyère consacre un chapitre (‘De la mode’) des Caractères (1688) aux amateurs de curiosités (amateurs de fleurs qui se pâment devant une tulipe, propriétaires de cabinets de curiosité : il présente la curiosité comme une mode et une passion dévorante, ridicule et vaine, et conclut : « Que deviendront ces modes quand le temps même aura disparu ? La vertu seule, si peu à la mode, va au-delà des temps. »

« CURIEUX... se dit en bonne part de celui qui a le désir d’apprendre, de voir les bonnes choses, les merveilles de l’art et de la nature. … ‘Curieux’, se dit aussi de celui qui amasse des choses rares, singulières, excellentes, ou qu'il regarde comme telles ; car tous les curieux ne sont pas connaisseurs... »

Il laisse entendre que les curieux pratiquent un amalgame entre sciences réelles et fausses sciences :

« On appelle les Sciences curieuses celles qui sont connues de peu de personnes, qui ont des secrets particuliers, comme la Chimie, une partie de l’optique qui fait voir des choses extraordinaires avec des miroirs et des lunettes ; & plusieurs vaines sciences où l’on pense voir l’avenir, comme l’Astrologie Judiciaire, la Chiromancie, la Géomancie, et même on y joint la Cabale, la Magie, &c. »

Buffon

Dans L’Histoire naturelle, premier discours, ‘Théorie de la terre’, 1749, Georges-Louis Leclerc de Buffon souligne l’intérêt qu’il y a à réunir des collections d’objets, mais souligne la nécessité d’échapper à l’étonnement et de s’élever du particulier au général :

« … il y a une espèce de force de génie & de courage d’esprit à pouvoir envisager, sans s’étonner, la Nature dans la multitude innombrable de ses productions, & à se croire capable de les comprendre & de les comparer ; il y a une espèce de goût à les aimer, plus grand que le goût qui n’a pour but que des objets particuliers ; & l’on peut dire que l’amour de l’étude de la Nature suppose dans l’esprit deux qualités qui paraissent opposées, les grandes vues d’un génie ardent qui embrasse tout d’un coup d’œil, & les petites attentions d’un instinct laborieux qui ne s’attache qu’à un seul point.

Le premier obstacle qui se présente dans l’étude de l’Histoire Naturelle, vient de cette grande multitude d’objets ; mais la variété de ces mêmes objets, & la difficulté de rassembler les productions des différents climats, forment un autre obstacle à l’avancement de nos connaissances, qui paraît invincible, & qu’en effet le travail seul ne peut surmonter ; ce n’est qu’à force de temps, de soins, de dépenses, & souvent par des hasards heureux, qu’on peut se procurer des individus bien conservez de chaque espèce d’animaux, de plantes ou de minéraux, & former une collection bien rangée de tous les ouvrages de la Nature. Participe passé.

Mais lorsqu'on est parvenu à rassembler des échantillons de tout ce qui peuple l’Univers, lorsque bien des peines on a mis dans un même lieu des modèles de tout ce qui se trouve répandu avec profusion sur la terre, & qu’on jette pour la première fois les yeux sur ce magasin rempli de choses diverses, nouvelles & étrangères, la première sensation qui en résulte, est un étonnement mêlé d’admiration, & la première réflexion qui suit, est un retour humiliant sur nous-mêmes. On ne s’imagine pas qu’on puisse avec le temps parvenir au point de reconnaître tous ces différents objets, qu’on puisse parvenir non seulement à les reconnaître par la forme, mais encore à savoir tout ce qui a rapport à la naissance, la production, l’organisation, les usages, en un mot à l’histoire de chaque chose en particulier : cependant, en se familiarisant avec ces mêmes objets, en les voyant souvent, &, pour ainsi dire, sans dessein, ils forment peu à peu des impressions durables, qui bien tôt se lient dans notre esprit par des rapports fixes & invariables ; & de-là nous nous élevons à des vues plus générales, par lesquelles nous pouvons embrasser à la fois plusieurs objets différents ; & c’est alors qu’on est en état d’étudier avec ordre, de réfléchir avec fruit, & de se frayer des routes pour arriver à des découvertes utiles. »

Il montre qu’il est indispensable d’adopter une bonne méthode dont les défauts éventuels seraient limités par « La description exacte & l’histoire fidèle de chaque chose qui est, comme nous l’avons dit, le seul but qu’on doive se proposer d’abord.

« … l’inconvénient est de … vouloir soumettre à des lois arbitraires les lois de la Nature, de vouloir la diviser dans des points où elle est indivisible, & de vouloir mesurer ses forces par notre faible imagination. Un autre inconvénient qui n’est pas moins grand, & qui est le contraire du premier, c’est de s'assujettir à des méthodes trop particulières, de vouloir juger du tout par une seule partie, de réduire la Nature à de petits systèmes qui lui sont étrangers, & de ses ouvrages immenses en former arbitrairement autant d’assemblages détachez ; enfin de rendre, en multipliant les noms & les représentations, la langue de la science plus difficile que la Science elle-même.

… Cependant on a dit, & on dit tous les jours des choses aussi peu fondées, & on bâtit des systèmes sur des faits incertains, dont l’examen n’a jamais été fait, & qui ne servent qu’à montrer le penchant qu’ont les hommes à vouloir trouver de la ressemblance dans les objets les plus différents, de la régularité où il ne règne que de la variété, & de l’ordre dans les choses qu’ils n’aperçoivent que confusément. » (p. 9-10)

Il se moque ainsi de telle méthode imposant d'« aller le microscope à la main, pour reconnaître un arbre ou une plante ; la grandeur, la figure, le port extérieur, les feuilles, toutes les parties apparentes ne servent plus à rien, il n’y a que les étamines, & si l’on ne peut pas voir les étamines, on ne sait rien, on n’a rien vu. Ce grand arbre que vous apercevez, n’est peut-être qu’une pimprenelle… » Il conclut en soulignant la complémentarité de l’approche méthodique et de la description simple et sans apprêt des objets d’étude :

« Il résulte de tout ce que nous venons d’exposer, qu’il y a dans l’étude de l’Histoire Naturelle deux écueils également dangereux, le premier, de n’avoir aucune méthode, & le second, de vouloir tout rapporter à un système particulier. … la plupart de ceux qui, sans aucune étude précédente de l’Histoire Naturelle, veulent avoir des cabinets de ce genre, sont de ces personnes aisées, peu occupées, qui cherchent à s’amuser, & regardent comme un mérite d’être mises au rang des curieux ; ces gens-là commencent par acheter, sans choix, tout ce qui leur frappe les yeux ; ils ont l’air de désirer avec passion les choses qu’on leur dit être rares & extraordinaires, il les estiment au prix qu’ils les ont acquises, ils arrangent le tout avec complaisance, ou l’entassent avec confusion, & finissent bien tôt par se dégoûter : d’autres au contraire, & ce sont les plus savants, après s’être remplis la tête de noms, de phrases, de méthodes particulières, viennent à en adopter quelqu'une, ou s’occupent à en faire une nouvelle, & travaillant ainsi toute leur vie sur une même ligne & dans une fausse direction, & voulant tout ramener à leur point de vue particulier, ils se rétrécissent l’esprit, cessent de voir les objets tels qu’ils sont, & finissent par embarrasser la science & la charger du poids étranger de toutes leurs idées. On ne doit donc pas regarder les méthodes que les Auteurs nous ont données sur l’Histoire Naturelle en général, ou sur quelques-unes de ses parties, comme les fondements de la science, & on ne doit s’en servir que comme de signes dont on est convenu pour s’entendre. C’est ici le principal but qu’on doive se proposer : on peut se servir d’une méthode déjà faite comme d’une commodité pour étudier, on doit la regarder comme une facilité pour s’entendre ; mais le seul & vrai moyen d’avancer la science, est de travailler à la description & à l’histoire des différentes choses qui en font l’objet. »

Lamarck

Le Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle 17, appliquée aux arts, à l'agriculture, à l'économie rurale et domestique, à la médecine, etc. Par une société de naturalistes et d'agriculteurs, fut publié par Jean-François(-Pierre) Detervilled.

L’article « conchyliologie » de l’édition de 1817, apparemment confié à Jean-Baptiste Lamarck, est une profonde révision de l'article de la première édition 18, écrit par un autre auteur qui ne faisait aucune référence aux propriétaires de cabinets. Lamarck en parle assez longuement, mêlant louanges et, surtout, réprobation. Il note que c’est grâce aux collectionneurs que les scientifiques ont pu voir beaucoup de coquilles, et même des spécimens rares :

« … les coquilles sont devenues un objet de commerce, et un sujet de spéculation pour les négociants voyageurs ; le prix extrêmement élevé par les amateurs, de celles qui sont très-rares, soit par leur espèce, soit dans leur volume et la vivacité de leurs couleurs, y ayant donné lieu. En cela, les naturalistes y ont beaucoup gagné ; car ils en ont eu l'occasion d'en observer un grand nombre, dont, sans cette cause, ils eussent probablement ignoré l'existence. »

Toutefois, les cabinets avaient pour objet « l'amusement des personnes oisives » qui « se bornaient à rassembler et placer avec symétrie dans des armoires, des coquilles choisies d'après leur éclat et leur beauté » , et non le progrès de la science : « A la vérité, pendant long-temps, la conchyliologie n'a été qu'un vain objet d'amusement, qu'un sujet d'ostentation et même de luxe ; en sorte que les collections dont elle était le but, ne produisaient guère dans l'esprit des propriétaires ou de ceux qui les considéraient, qu'une stérile admiration, soit de la multiplicité et de la singularité des formes des coquilles, soit de la variété presque infinie, et de la vivacité de leurs couleurs. » Le contenu des collections était aussi impropre à favoriser la science : le choix des spécimens était guidé par leur esthétique ou leur originalité :

« Autrefois, pour former ces collections, on ne donnait d'attention qu'aux coquilles d'un beau volume, d'une forme élégante ou piquante par sa singularité ; on choisissait surtout celles qui sont ornées des couleurs les plus éclatantes. (…) Quant aux coquilles petites et sans éclat, on les négligeait, on les rejetait avec mépris, et l'on ne daignait pas leur donner place parmi les autres… (p. 414)

Autre inconvénient : les coquilles étaient souvent dénaturées, « mutilées par l'art » :

« Le plus souvent, pour mettre à découvert la belle nacre dont la plupart des coquilles sont formées, on les mutilait, on les limait, on les usait, enfin on les polissait après en avoir fait disparaître les stries, les écailles, les tubercules, les pointes, et tout ce qui pouvait servir à les caractériser spécialement. »

Lamarck note plus bas que cet inconvénient majeur a désormais disparu, et que les collections se font plus scientifiques :

« Depuis quelques années, les choses ont beaucoup changé à cet égard. On s'est enfin aperçu que l'étude bien entendue des coquilles pouvait avoir un but utile, et devait contribuer réellement aux progrès de l'histoire naturelle ; on a senti qu'une collection suivie de ces objets, dans un état convenable, pouvait favoriser singulièrement cette étude. Dès lors, (…) on a entrepris de former des suites complètes de tout ce que la nature nous offre en ce genre, estimant également les objets, indépendamment de leur taille et des couleurs plus ou moins brillantes dont ils peuvent être ornés"

Les collections des amateurs de curiosités ont donc, malgré leur défauts, été utiles à la science, et été modifiées par les exigences scientifiques.

La coutume des Globes de Mariage

La coutume de mettre couronne, bouquet et autres souvenirs de mariage sous verrine (ou globe) s'est limitée à la France et a concerné essentiellement les catholiques.

La couronne en fleurs d'oranger, qui évoquait la virginité et aussi l'éternité - car elle ne s'altère pas avec les années - était posée sur le coussin (ou calotte) au centre du globe après le mariage. Le globe était ensuite mis en évidence dans la pièce principale et devenait la plus belle ornementation du nouveau foyer.

Motifs en métal doré et miroirs qui composent la garniture du globe étaient choisis par les fiancés.

Jusqu'à la fin du XIXème siècle, motifs et miroirs jouissent, dans les croyances, d'un pouvoir réfléchissant censé combattre efficacement le regard malveillant. Tous ont une signification aujourd'hui occultée.

Le miroir en tant que surface réfléchissante, est le support d'un symbolisme extrêmement riche dans l'ordre de la connaissance. Symbole de la lune qui réfléchit la lumière du soleil, il est aussi celui de la sagesse et du savoir (le miroir couvert de poussière étant celui de l'esprit obscurci par l'ignorance). Il est également l'emblème de la reine.

Sous le globe, le miroir central symbolise le reflet de l'âme, la vérité.

Le triangulaire, la fécondité (il a en effet une forme analogue au germe de maïs lorsqu'il crève la surface du sol quatre jour après avoir été planté).

Le nombre de miroirs rectangulaires indique les années qui ont séparé les fiançailles des noces.

Les miroirs ovales sont des porte-bonheur offerts par les demoiselles d'honneur. Elles avaient le privilège de participer à la cérémonie de l'habillement de la mariée ; en piquant les épingles dans sa coiffe, elles pensaient augmenter leurs chances de trouver, elles aussi, un époux au plus tôt.

Les miroirs à courbes ellipsoïdales qui gravitent autour de la couronne et qui évoquent le noeud magique, symbolisent l'union de deux êtres. Lorsque leur disposition fait penser à un collier, ils symbolisent un engagement indéfectible.

Noeud magique et collier sont bénéfiques. Ils sont un moyen de défense contre les animaux sauvages et nuisibles, les maladies et les sortilèges, contre les démons et la mort .

Les miroirs losanges symbolisent l'union des deux sexes ; ils sont aussi le signe du bonheur en amour.

Le miroir trapèze symbolise l'entente parfaite, une communion spirituelle entre les époux.

Sept miroirs dans la garniture du globe représentent les sept dons de l'Esprit Saint : Sagesse, Intelligence, Conseil, Force, Science, Piété et Crainte de Dieu.

L'ornementation en métal doré était réalisée avec du cuivre couvert d'une mince couche d'or décorative. L'or, quintessence du cuivre, est le principe de la construction cosmique, de la solidité, donc de la solidité humaine et, par extension, le principe du bonheur.

La signification des motifs en métal doré est encore présente dans la mémoire des personnes âgées.

La feuille de chêne symbolise la longévité du couple.

La feuille de tilleul, la fidélité.

La feuille de lierre, l'attachement : "je m'attache ou je meurs".

La grappe de raisin, l'abondance et la prospérité.

La colombe avec à son bec une couronne de laurier, la paix dans le foyer.

Le couple de martin-pêcheurs, fidélité conjugale.

L'oiseau était comparé à la femme : "Comme l'oiseau fait son nid, la femme fonde la famille".

Lorsqu'une femme accouchait d'un enfant mort-né, elle ajoutait à l'ornementation de son globe un ange en porcelaine.

La fabrication des fleurs d'oranger

La tradition des fleurs d'oranger qui ornaient les couronnes de mariée est à situer aux alentours de 1830. La fabrication de ces fleurs artificielles a compté en France de nombreuses entreprises dont la plus importante située au cour de la Brière (en Loire atlantique) employait plus de 80 ouvrières.

A Josselin, un petit atelier a continué cette fabrication jusque dans les années 1980. Les machines utilisées dans cet atelier servait à estamper les fleurs en tissu.

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CABINETS DE CURIOSITES

Un cabinet de curiosités est caractérisé par une savante mise en scène en majorité issus de l'histoire naturelle qui se veulent rares et étranges au possible.

Contrairement aux idées reçues la décoration cabinet de curiosités peut créer une authentique ambiance chez soi.

Les cabinets de curiosités étaient des pièces ou parfois des meubles, où étaient entreposées et exposées des choses rares, nouvelles et singulières.

On y trouve un mélange hétéroclite comprenant des objets naturels, des fossiles, des végétaux, des automates, des squelettes, des instruments scientifiques.

L'une de leurs fonctions est de faire découvrir un monde de chimères et de rêves.

CURIOSITES ET CHIMERES

MISE EN SCENE

SEBASTIEN LEGER